Ce mercredi 20 mars 2024, qui ramène la Journée internationale de la Francophonie, a surpris Haïti dans le Chaos total.
Quartiers déserts, routes bloquées, affrontements quotidiens entre gangs armés et la police, entreprises et maisons pillées, hôpitaux saccagés, écoles fermées, ressortissants étrangers évacués, vols commerciaux annulés. C’est une capitale bien sombre qui accueille la Journée internationale de la Francophonie, célébrée chaque année le 20 mars depuis 1990.
L’Institut Français en Haïti a fermé ses portes depuis le 12 mars dernier à cause de la situation du pays. Il a du même annuler certains évènements culturels prévus pour le mois de mars. Quant aux Alliances Françaises dans les villes de province, aucune activité spéciale à cette célébration n’est remarquée. D’ailleurs, l’Ambassade de France est fermée et se prépare à évacuer ses ressortissants dès que possible.
Du côté du gouvernement haïtien, aucune note officielle en rapport à cette journée n’est publiée; ni du Ministère de la Culture et de la Communication, ni de celui des Affaires étrangères ou encore moins de celui de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Ce Ministère est surtout préoccupé en ce moment par la menace de disparition des dossiers des élèves et des enseignants. Car, des écoles et des bureaux du Ministère de l’Education nationale sont vandalisés pendant ces vagues de violences qui se déchainent sur la capitale.
La Faculté de Linguistique Appliquée, l’une des entités de l’Université d’Etat d’Haïti qui organisait des activités pour marquer la Francophonie, est envahie depuis une semaine par des individus qui fuient leurs quartiers à cause des violences des gangs.
En dépit de ce tableau sombre décrit plus haut, on peut noter quelques rares activités virtuelles ce mercredi. L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) en collaboration avec plusieurs institutions notamment l’Organisation International de la Francophonie (OIF) a organisé un webinaire sur le thème : «Créer, innover et entreprendre en français».
Plus tôt dans la journée, l’association « À tire-d’aile » qui avait lancé sa 2e édition du concours d’écriture francophone poésie libre a organisé via la plateforme zoom la cérémonie de remise des prix aux lauréats. Sur le thème : “Francophonie: briser les barrières, tisser des liens », les lauréats des trois catégories : Enfant (9 à 13 ans), Junior (14 à 17 ans), et Jeune Adulte (18 à 35 ans) ont reçu chacun 300 $ CA. A noter que sur 9 pays participants, les trois lauréats viennent tous d’Haïti. Toutefois l’association « À tire-d’aile » a eu un coup de cœur pour un texte d’un participant du Canada. Celui-ci a reçu un prix de 200 $ CA.
N’était-ce pas la technologie, aucune activité ne serait possible en Haïti dans ce contexte chaotique.
Marie Ludie Monfort Paul