Alors que les forces de l’ordre ont annoncé avoir mené des opérations à succès au bas de Delmas, particulièrement dans le fief du fameux chef de gang dénommé Barbecu, les scènes de pillages se multiplient à Port-au-Prince et dans ses zones avoisinantes. Des entreprises privées, bâtiments publiques ainsi que des résidences privées ont été la cible des bandits durant le week-end écoulé.
Belvil et Vivy Michel, deux quartiers résidentiels jusqu’ici épargnés malgré les menaces du gang « Kraze Baryè », ont eu leur part du climat de violence global qui règne dans le pays ces derniers jours. Selon des témoins, plusieurs maisons, dont la résidence du ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Nesmy Manigat, ont été pillées et incendiées ces dernières 48 heures par la bande armée dirigée par Vitelhomme. Ce qui a provoqué un vent de panique dans ces quartiers réputés parmi les plus sûrs du pays.
Le Port de Port-au-Prince, contrôlé par des bandits depuis quelques jours, a eu pour son compte également. Plusieurs conteneurs appartenant à des compagnies privées et ONG ont été pillés ce week-end. Dans cette vague, un conteneur de fournitures « essentielles » destinés aux mères et aux enfants de Port-au-Prince, appartenant au Fonds des Nations unies pour l’enfance(Unicef), la mission de l’ONU dédiée à l’enfance, a été volé, a annoncé le samedi 16 mars 2024, l’organisation.
La vague de violence armée qui s’abat, depuis trois semaines, sur la Capitale n’épargne aucun secteur. Les centres hospitaliers, le écoles et universités ont tous été touchés. Selon des informations confirmées, il existe actuellement une rareté d’oxygène sur le marché, un matériel médical indispensable pour les hôpitaux. Préoccupés, plusieurs responsables de centres hospitaliers ont lancé un cri d’alarme en vue de dégager un couloir humanitaire pour approvisionner les hôpitaux en oxygène.
Haïti est agonisée. La population est soumise à des scènes de tragédie au quotidien. Ce matin, environ vingt cadavres ont été recensés dans la commune de Pétion-Ville. Les habitants de Laboule ont également vécu une journée noire après avoir été attaqué par des bandits. Tandis que la liste des victimes ne cesse de s’allonger, les élites politiques, en panne d’imagination, ne font montre d’aucune capacité pour mettre en œuvre une perspective susceptible de mettre fin à ce climat chaotique qui règne dans le pays.